Après des Copains moyennement réussis, suite à mes soucis nasaux, lors desquels j'avais pris 40 min dans la vue par notre vainqueur des plus de 65 ans, Pierre, et échoué pour le Brevet d'Or d'environ 8 min, je savais que les retours se feraient enfin sentir.
Déjà le samedi suivant j'avais ressenti de très bonnes sensations dans les bosses, après un mercredi où j'avais pointé 222 km en vue de mon Dodécaudax, à bonne allure ; le seul souci ayant été la perte de mon coupe-vent entre Mozac et Deux-Chaises dans l'Allier... Pas de cul entre deux chaises diront certains !
Bruno, que je remercie, m'ayant communiqué l'information sur la grimpée chronométrée du col de Peyra-Taillade, je me suis décidé à tenter ce défi, afin de vérifier s'il s'agit bien d'un col de 1ère catégorie du Tour de France. Deux montées plus tard, je confirme. La première à froid, en guise de repérage et d'échauffement (que je ne referai pas, y ayant laissé de l'énergie dans les forts pourcentages car impossible de monter le km terrible de manière cool...), fut écourtée des deux derniers kilomètres afin de rejoindre le départ dans les délais.
Que dire de la deuxième... Un départ cool, rattrapé dès le 1er km par le gars parti une minute derrière moi... Ce qui m'a donné un coup de fouet (voir ma montée de fréquence cardiaque à 170). Curieusement j'ai un peu coincé par rapport à l'échauffement dans les 17%, mais bon la fin fut bien meilleure. Et si j'avais repéré les deux derniers kilomètres, j'aurais peut-être grappillé les 6 s qui m'ont manqué pour la 2ème place de ma catégorie. Mais pas les 6 min de la 1ère place de cette catégorie ! Une 3ème place tout de même. Mais très très loin du vainqueur du scratch du jour, 11 min devant moi, mais un peu plus jeune...
Rémi du Puy s'occupait de l'organisation et nous nous sommes immortalisés sous le panneau sommital du col. Je vous laisse consulter les photos et l'enregistrement de mon GPS durant cette montée à FC moyenne de 167 pour un maxi à 179.
Dans la foulée je suis rentré à Langeac par le chemin des écoliers et j'ai même testé une partie de la Pierre Chany Un VTT s'est acharné à me suivre : quand j'accélérais il recollait. Quand je ralentissais il freinait, ne voulant pas que je discute avec lui visiblement : malgré une pointe à 30 km/h dans du 6% je n'ai pas pu le faire lâcher prise. J'ai dû bifurquer vers une impasse pour m'en débarrasser. Le temps n'était pas du tout orageux, mais il y avait de l'électricité, dans l'air du temps...
151 km en tout le 14 juillet.
Aujourd'hui je suis allé faire la Lily Bergaud. Mon dossard numéroté 79 ne me plaisait pas trop. Mais j'avais tort de penser cela. Pierre avait décidé d'y participer aussi. Après un échauffement de 10 km, j'ai senti que mes efforts du 14 ne me gêneraient pas trop. Le départ fut très rapide et le cardio au plus haut trop vite. Au pont en bas de la descente je me suis calé dans un petit groupe, qui a fini par grossir en récupérant quelques lâchés du gros peloton parti à fond comme d'habitude, avec Pierre.
J'ai profité de la montée du col d'Aulac pour récupérer un peu, mon poids étant ici un avantage. Vers Trizac un nouveau groupe s'est reformé. Comme le vent s'acharnait sur nos visages je me suis bien abrité. Dans la montée d'Apchon je n'avais pas de grosses sensations. Un Hollandais montait par à-coups. Il le fit toute la course, sauf peut-être dans la dernière bosse... Le groupe a décidé de faire le ravitaillement d'Apchon. J'ai attrapé une barre et rempli mon bidon.
Ensuite après Cheylade nous avons eu droit à une variante, plus longue et plus casse-pattes que la route standard. J'ai géré le départ du col de Serre, pour revenir et reprendre mes collègues les uns après les autres, sauf un gars d'Auriac qui me semblait costaud. Au Pas de Peyrol je suis arrivé juste derrière lui. Je me suis désaltéré et j'ai attrapé une poignée d'abricots secs. Puis je suis parti seul dans la descente, dangereuse à cause de la pente, mais surtout des véhicules. J'ai même dû mettre pied à terre à l'intersection de la route du Falgoux, encaissant un redémarrage en côte sur un gros braquet.
Pas de souci de crampes. Je monte tranquillement en attendant mes collègues. Le gars d'Auriac puis 2 autres me rejoindront. Après un court relais de ma part le gars d'Auriac va avaler le col de Neronne. Nous ferons une descente tranquille à 4. Une nouvelle halte à Saint-Paul de Salers, à la demande de mes collègues. J'en profite pour boire et grignoter une banane. Je repars de nouveau en éclaireur. Le groupe reconstitué avec le Hollandais me rejoint rapidement. Nous allons rouler ensemble jusqu'au pied de la dernière montée à 5 km de l'arrivée.
Ayant fait une erreur dans un virage j'ai quelques mètres de retard au début de la côte. Le Hollandais et le gars d'Auriac sont déjà devant. Je me mets en rythme et reviens sur le reste du groupe. Comme j'ai de bonnes sensations, je les dépose et décide de revenir rapidement sur les 2 échappés... Ce qui est fait et j'en profite pour accélérer. Mais les deux recollent.
J'accélère de nouveau. Quand je me retourne je m'aperçois que le Hollandais est tout seul dans ma roue. Je tente plusieurs fois de le lâcher. Rien n'y fait. A chaque fois il recolle. Nous rejoignons un jeune de 30 ans qui monte par à-coups. Il me dira qu'il avait des crampes. Je le dépose, mais le Hollandais reste scotché dans ma roue. Le jeune revient à son tour. Et le Hollandais place un démarrage violent que je ne vois pas venir à 100 m du sommet à 1km de l'arrivée. Le jeune tente de revenir. Le Hollandais descend bien et deux voitures ont la bonne idée de nous gêner. Je ralentis fortement au rond-point, et tente de redémarrer. Mais le Hollandais volant est déjà loin, car il a pu profiter de l'élan de la descente lui. Je viens de perdre une place. Le Hollandais va même rejoindre et dépasser un autre concurrent.
Le jeune me contre de nouveau. Je crois que c'est fini pour moi. Mais il coince de nouveau et je le repasse, certain de terminer avant lui. Mais il me flingue de nouveau. La ligne approche. Comme il ralentit de nouveau, je décide de sprinter (un bien grand mot) et je le repasse avant la ligne. Une place de gagnée. 51ème du scratch sur 145 km et 12ème de ma catégorie des 50/59 ans, à 20 min du vainqueur des plus de 65 ans : Pierre, que je félicite. Mais à 1 heure du premier de ma catégorie, lui-même 2ème du scratch : cherchez l'erreur...
Au tirage au sort (dossard 79 !!!) j'ai gagné un maillot. Devinez lequel j'ai choisi : celui dédicacé par l'équipe AG2R 2016. Voir l'auto-portrait.L'occasion de serrer la main de Lily. Pour moi un bien plus beau cadeau qu'une coupe ou un bouquet de fleur. Et AG2R a aussi fait voir le maillot aujourd'hui dans la montée de Peyra-Taillade, mais sans taillader les adversaires...
Pour les amateurs de statistiques, FC moyenne de 152 et maxi de 175. 2511 m de dénivelé. Vitesse maximale de 70 km/h. Voir les photos, dont le grand Pierre du Mozac Cyclo Club.