Le club subventionnant cette cyclosportive, on pouvait s'attendre à une foule de participants du Mozac CC. Est-ce que les événements récents lors de manifestations de masse ou tout simplement les vacances de nombreux membres du club ont dissuadé la plupart de participer à cette manifestation bien organisée ?
Toujours est-il que 2 coureurs ont pris le départ de la Sanfloraine (146 km et 2585 m de dénivelé), Pierre et moi-même. Pierre, performant comme d'habitude, terminera une nouvelle fois sur la troisième marche du podium de sa catégorie.
Denis Ba. sera aussi troisième de sa catégorie, mais sur le petit parcours de 57 km et 1072 m de dénivelé.
Martine effectuera le parcours de 109 km en cyclotouriste (1824 m de dénivelé). Simone et Michel, en tandem, effectueront pour leur part le 146 km en cyclotouristes eux aussi, n'ayant pas apporté de certificats médicaux pour la version compétition.
Merci donc à ces 6 participants du MCC qui n'ont pas regretté leur participation sous un soleil agréable et à travers des paysages admirables (et admirés).
Lors du départ nous avons (hélas) dû effectuer une minute d'applaudissements suite au décès d'un concurrent de 47 ans victime d'un malaise la veille de la course. Ceci m'a rappelé qu'il fallait bien penser à boire sur le parcours.
Pour ma part, en vue d'améliorer un peu mon coup de pédale après la Pierre Chany, j'avais fait une sortie de 168 km le 8 août, dans la plaine, mais en recherchant tout de même quelques petites bosses. Puis un peu de dénivelé le 11 en allant du côté du Crocq pour y croquer quelques bosses. 167 km au compteur à l'arrivée. J'ai évité de puiser dans les réserves, bien sûr, mais sur le mulet équipé de son prolongateur un peu plus lourd de 1,6 kg par rapport à mon vélo de compétition, j'ai tout de même perdu un peu de graisse.
Samedi 13 matin, ma balance indiquait donc exactement 54 kg. Comme j'avais planifié le prologue de la Sanfloraine à 18h18, j'ai effectué un pré-échauffement tôt le matin. Curieusement les jambes tournaient bien et je me freinais même pour ne pas dépenser trop d'énergie. 82 km de plat en 3 h, suivis d'une douche, d'un repas, de la préparation de la voiture, puis du trajet vers le camping de Saint-Flour.
La tente montée, je suis allé récupérer mon dossard et la plaque de cadre pour le CLM en côte. Au camping j'ai croisé un gars du Morbihan, vu lors de cyclosportives, mais aussi lors de Paris-Brest-Paris. Il a eu récemment un accident de vélo en croisant un chat dans une descente à Mur-de-Bretagne. J'ai aussi rencontré Pierre de Mauriac, qui va m'encourager dans la dure côte du prologue.
Je vais effectuer mon échauffement comme il y a deux ans sur une petite route plate et tranquille qui rejoint le bout-du-monde. Je vais y croiser Jacques, qui m'avait privé de la victoire des 50-59 ans il y a deux ans, pour 4 s. On va rouler ensemble, en effectuant une montée de reconnaissance (6 min pour ma part sur 1,2 km, avec le GPS en marche). Cette année nous ne sommes plus dans la même catégorie et Jacques subit les douleurs d'une sciatique, mal que j'espère ne jamais connaître.
Je pars donc à 18h18, en oubliant de redémarrer l'enregistrement sur mon GPS, ou plutôt en le démarrant à l'arrivée, croyant l'arrêter... Grand plateau tout le long, mais avec le 25 dents dans les premiers pourcentages, puis le 28 dents à l'arrivée, pensant être sur le 25 dents aussi. Je n'ai pas eu l'impression de souffrir comme lors de ma première montée, il y a trois ans. Je suis un peu déçu de ma performance (4 min 44 s, la plus mauvaise... 4 min 43 en 2013 et 4 min 40 en 2014), d'autant plus que j'avais les jambes. Sans enregistrement du cardio dans la bosse, je ne sais pas encore quoi améliorer. Je bats tout de même Jacques, mais je ne suis que 5ème sur 9 de ma catégorie, à près d'une minute du premier des 50-59 ans (un extra-terrestre du vélo !). J'ai toussoté pendant un bon quart d'heure, suite à ce court effort, mais intense.
Après la remise des récompenses par Bernard Hinault et un petit ravitaillement, je guide Jacques jusqu'au camping. A ce moment il envisage de faire le parcours de 109 km du lendemain. Mais je suppose que sa sciatique s'est réveillée, car je ne l'ai pas vu au départ le lendemain.
Après un dîner calorique et une nuit réparatrice, puis un petit déjeuner copieux, je démonte ma tente et rejoins le parking. Je commence l'échauffement, mais il sera très court (7 km) car je ressens d'assez bonnes sensations. Mon seul souci est la gorge et les poumons un peu pris. Mais ça va passer. Je suis dans le premier sas. Henri qui m'a battu à l'Antonin Magne, puis à la Pierre Chany est là aussi. J'espère ne pas prendre une nouvelle leçon. Il va me falloir bien grimper pour combler l'écart qu'il me met dans les descentes.
Je vérifie que mon GPS ne s'est pas éteint, mais ce n'est qu'au cinquième kilomètre que je vais appuyer sur le bouton démarrer. Décidément, ce n'est pas mon WE GPS ! Le départ est relativement cool, même si ça frotte dans les ronds-points. Une cassure se forme, mais nous la combleront juste avant la première côte un peu sérieuse. Je gère ma montée, car je préfère en garder sous la pédale pour la fin. Je gaspille du temps dans les descentes, mais je ne veux pas prendre de risque.
A Chaudes-Aigues je me retrouve avec une féminine (Elena) de la patrouille des Ecolos Cyclos, qui monte bien dans sa tenue verte. Nous rejoignons, puis dépassons Henri. Tony nous rejoint. Nous allons effectuer une descente dangereuse vers le pont de Tréboul, mais prudemment. Tony déchausse dans les virages corsés pour tenir l'équilibre : c'est la première fois que je vois cette technique. Vu sa grande taille, son centre de gravité est élevé. Elena le suit et je reste dans la roue d'Elena. Elle me fait peur plusieurs fois en ralentissant sur des gravillons, m'obligeant à freiner au mauvais endroit. Henri n'est pas revenu sur nous au niveau du pont.
Nous attaquons alors la longue montée vers Pierrefort. Je monte à une allure qui me convient, mais comme une cassure se crée je fais un effort pour recoller au groupe. Avant Pierrefort Tony rate un virage : il faut refaire un effort pour revenir. A Pierrefort je décide de faire un arrêt boisson rapide : j'avale deux gobelets d'eau gentiment tendus par une bénévole. Puis je rejoins le groupe après un petit sprint dans la bosse qui suit. Elena monte tellement bien que nous lâchons notre groupe. Je me contente de la suivre au début, puis je prends des relais pour revenir sur un gars.
Nous dépassons alors Marie-Hélène, qui va gagner le scratch des féminines sur le 109. J'accélère pour rejoindre le gars. Ce dernier va bifurquer sur le 109 km, alors que nous filons à gauche sur le 146 km. Un gars nous précède et je relance très fort dans une courte rampe. Elena ne va pas suivre, mais je l'attends. Comme Elena descend bien nous rejoignons le gars en même temps que d'autres nous rejoignent. Je suis content car je préfère rouler en groupe jusqu'au pied du col de la Griffoul.
Nous faisons une halte boisson et raisins secs au Bourguet. Nous repartirons en ordre dispersé. Un bénévole dira au gars qui me précède qu'il pédale bien, mais que j'emmène un trop gros braquet. Je mouline, mais du coup l'écart grandit (n'étant pas habitué à tourner longtemps les pédales vite dans les bosses, j'ai tendance à ralentir). Un autre gars me dépasse à son tour. Je décide de reprendre mon braquet, à la limite dans les 10% avec vent défavorable, mais je préfère toujours gérer dans la Griffoul, avant d'accélérer dans Prat-de-Bouc. Etant donnés les écarts à l'arrivée et ma forme, je regrette un peu de ne pas avoir fait l'effort pour suivre. J'ai perdu trop de places sur cette prudence...
Comme d'habitude j'avale le col suivant, dépassant des cyclistes sur la fin. Comme je ne veux pas rouler seul je fais une nouvelle halte boisson et raisins. Je repars cependant seul. L'analyse de mon GPS montrera que je n'ai perdu qu'une minute et demi sur les trois ravitaillements. Sur le plat, le vent étant défavorable, je préfère attendre deux gars qui reviennent fort. Ce sont ceux que j'avais doublés avant le sommet du col. Effectivement on roule à 35 km/h là où je roulais péniblement à 32. Je vais sucer les roues un moment. Le gars de Carcassonne cède dans une bosse d'un bon kilomètre avec des passages à 8%. Nous revenons avec l'autre gars sur un Cyclo Montagnard. Je prends un relais, mais je ne dois pas aller assez vite car les autres relancent immédiatement.
Nous revenons sur un autre groupe de trois coureurs. Nous allons rouler ensuite par à-coups jusqu'à Sériers. Je prends quelques relais dont un sur le plat. Dans la descente après Sériers je cède du terrain. Le gars de Carcassonne me dépasse à toute allure. Dans la bosse qui suit, je reviens sur le groupe, puis avec le Cyclo Montagnard nous laissons les autres qui semblent à la peine ou souffrent de crampes. Dans la bosse suivante c'est le Cyclo Montagnard qui va subir des crampes à son tour. J'ai bien pensé à boire et malgré l'arrivée proche je joue du bidon. Je reviens tout près du gars de Carcassonne, mais il va de nouveau me larguer dans la descente.
Dans la dernière montée je termine de nouveau très fort, mais pas suffisamment pour rejoindre le gars de Carcassonne qui a bien récupéré depuis le col de Prat-de-Bouc...
Je termine 76ème sur 166 classés et 22ème sur 46 des 50-59 ans. C'est mon meilleur classement sur cette cyclosportive. Et j'obtiens le brevet d'or. 3 Brevets d'or et 2 podiums à saint-Flour : le Mozac CC se porte bien. Pour la deuxième fois de suite je termine sans aucun souci musculaire. Il est vrai que je n'ai pas trop puisé dans les réserves, avec une FC moyenne de 136 et un maximum à 159. La vitesse moyenne est de 26,68 km/h, à un peu plus d'une heure du vainqueur du jour.
Elena va couper la ligne environ 5 minutes derrière moi, et gagner le scratch des féminines du 146. Henri va prendre une dizaine de minutes cette fois. Bon il a 70 ans. Mais Pierre qui a 65 ans me met bien près de 30 minutes dans la vue !!!